Exposition au Mucem : Barlavo
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RICHE ET FIER
L'exposition Barvalo - terme signifiant « riche • et, par extension, « fier • en langue romani - a pour sujet l'histoire et les cultures des populations romani d'Europe, estimées entre 10 et 12 millions de personnes. En France, elles sont souvent appelées « tsiganes », un exonyme qui leur a été attribué, par opposition aux noms que les communautés elles-mêmes utilisent Nombreux sont ceux en Europe qui préfèrent se qualifier comme « romani » - l'un des adjectifs que nous utilisons dans cette exposition -, en référence à une langue commune et un patrimoine partagé. L’exposition traite également de l'antitsiganisme contre lequel les collectifs romani luttent, revendiquant avec fierté leurs contributions à l'histoire et à la culture européennes. Avec Barvalo, ils prennent la parole. L'exposition est ainsi conque de manière collaborative par une équipe de 19 personnes d'origine romani ou non romani, de nationalités et de profils différents. Guidés par Yoanna, Dylan, Sylvie et Slavka, découvrez l’histoire européenne des groupes romani à travers leur regard, ressentez ce qu'ils éprouvent à devoir réclamer leurs droits en tant que citoyens. Pénétrez dans le parodique musée du Gadjo, puis émerveillez-vous devant les créations et contributions de personnalités romani connues et moins connues. Te aven baxtale! Bonjour et bonheur pour vous.
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L’HISTOIRE DES POPULATIONS ROMANI EN EUROPE
La première partie de Barvalo retrace un millénaire d’histoire des différents groupes qui partagent un héritage romani. Dans l’exposition, « romani » est aussi utilisé comme un adjectif générique qui inclut une variété de populations, dont les Roms, Sinti, Manouches, Calé/Gitans, Kale, Romanichals et Boyash/ Rudari, ainsi que celles désignées en France sous le terme administratif « gens du voyage ». Ces derniers, préférant l’appellation « Voyageurs », ne sont pas tous d'origine romani, comme les Yéniches. Cependant, tous ces groupes ont en commun de subir au quotidien l’antitsiganisme. Le Conseil de l’Europe le définit comme « une forme spécifique de racisme, une idéologie fondée sur la supériorité raciale, une forme de déshumanisation et de racisme institutionnel nourrie par une discrimination historique, qui se manifeste, entre autres, par la violence, les discours de haine, l’exploitation, la stigmatisation et la discrimination dans sa forme la plus flagrante ». Cet antitsiganisme a été activé dès le Moyen Age par les différents Etats d’Europe traversés par les populations romani, avant que celles- ci ne s’y installent et ne se sédentarisent sur leurs territoires. Cette première partie historique se déploie en quatre périodes, du haut Moyen Age à aujourd’hui. Chacune est introduite par des œuvres d’artistes romani contemporains. Les légendes des œuvres et objets figurant dans l’exposition correspondent a des titres historiques, rédigés à différentes époques, par des auteurs, des collectionneurs ou des institutions. Certaines dénominations de lieux ou de populations sont anciennes. Elles peuvent comporter des termes offensants, faisant référence à des classifications raciales et stéréotypées. Elles sont mentionnées entre guillemets dans les titres d’origine afin de ne pas en effacer l’histoire.
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LAZINGARELLA (TITRE HISTORIQUE). [LA JEUNE «TSIGANE»]
Entre le Ier et le Ve siècle pour la statue antique, ajouts des éléments en bronze au XVIIe siècle Rome, Italie Marbre et bronze. Musée du Louvre, département des antiquités grecques, étrusques et romaines, Paris.
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LES SUPPLIANTS : EXPULSION DES GITANS D’ESPAGNE
Edwin Longsden Long 1872, Royaume-Uni Huile sur toile Royal Holloway, University of London, Londres, Angleterre
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LA POLITIQUE ANTI-GITANS DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE (XVe-XVIIIe SIÈCLE).
Le tableau Les Suppliants : expulsion des Gitans d’Espagne a été peint par un artiste anglais, Edwin Longsden Long, plus de trois siècles après l’événement qu’il relate, ordonné par le roi d’Espagne Philippe III en 1619. Une grande rafle des Gitans, « la Gran Redada », intervient ensuite en 1749, sous le règne de Ferdinand VI d’Espagne. Il n’existe pas de preuve iconographique contemporaine des mesures de répression prises par les souverains espagnols contre tes communautés gitanes de leur royaume. En revanche, la liste des textes de lois promulguées contre elles est édifiante. D’une taille impressionnante, leur compilation matérialise f acharnement subi par les populations gitanes en Espagne à cette période.
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À CHEVAL
(titre historique : Femme « tsigane » à cheval) Johann Christoph Nessler Vers 1710-1715, Dresde, Allemagne Ivoire, argent dore, agate, diamants, émeraudes, rubis. Grünes Gewolbe, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Dresde, Allemagne.
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OSTERIA AU FUMEUR DE PIPE (ANCIENNEMENT : HALTE DE « BOHÉMIENS » ET DE SOLDATS)
Sébastien Bourdon Vers 1625-1675, France Huile sur boit Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole Cette œuvre, récemment réinterprétée, décrit des soldats au repos près de Rome. La scène renvoie à une activité exercée par les populations romani pendant le Moyen Age et l'époque moderne, celle de la guerre. Composées de militaires experts, les troupes romani étaient en effet très recherchées par les puissants d’Europe.
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- LES « BOHÉMIENS » EN MARCHE : L’AVANT-GARDE - LES « BOHÉMIENS » EN MARCHE : L’ARRIÈRE-GARDE OU LE DÉPART - LA HALTE DES « BOHÉMIENS : LES DISEUSES DE BONNE AVENTURE - LA HALTE DES « BOHÉMIENS » : LES APPRÊTS DU FESTIN.
Jacques Callot Nancy, 1621-1625 Estampes en noir sur papier Collection particulière.
OUT OF EGYPT [HORS D’ÉGYPTE] Matgorzata Mirga-Tas 2021, Pologne Matière textile, broderie, peinture acrylique, tapisserie Mucem, Marseille La série de quatre gravures de Jacques Callot historiquement titrée Les Bohémiens (1621-1625) a fixé une image stéréotypée des groupes romani. L’artiste polonaise Mafgorzata Mirga-Tas s’empare de cette représentation et la critique en la magnifiant. La tenture, patchwork de tissus colorés rappelant les tapisseries du XVe siècle, dit à la fois la fascination et le rejet qu’ont inspirés ces populations dans l’Europe médiévale et moderne.
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L’ORIENTAL ET SA FEMME (FAMILLE TURQUE)
Albrecht Dürer 1496, Allemagne Estampe sur papier d’après gravure sur cuivre Kupferstich Kabinett, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Dresde, Allemagne.
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PANNEAU D’AVERTISSEMENT À L’ENCONTRE DES « TSIGANES »
1650, Autriche Huile sur bois Universalmuseum Joanneum, Sammlung Volkskunde, Graz, Autriche.
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OUT OF EGYPT [HORS D’ÉGYPTE]
Matgorzata Mirga-Tas 2021, Pologne Matière textile, broderie, peinture acrylique, tapisserie Mucem, Marseille La série de quatre gravures de Jacques Callot historiquement titrée Les Bohémiens (1621-1625) a fixé une image stéréotypée des groupes romani. L’artiste polonaise Mafgorzata Mirga-Tas s’empare de cette représentation et la critique en la magnifiant. La tenture, patchwork de tissus colorés rappelant les tapisseries du XVe siècle, dit à la fois la fascination et le rejet qu’ont inspirés ces populations dans l’Europe médiévale et moderne.
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L’ESCLAVAGE DES ROMS DANS LES ANCIENNES PRINCIPAUTÉS ROUMAINES (XIVe-XIXe SIÈCLE)
La servitude des Roms est l’un des rares esclavages d’êtres humains à perdurer en Europe à l’époque moderne. Dès le début du XIVe siècle, les archives montrent que les Roms étaient vendus, achetés et offerts entre propriétaires dans les principautés de Moldavie et de Valachie. Les enfants nés d’unions illégitimes entre Gadjé et Roms devenaient esclaves ou étaient considérés comme tels. C’est d’ailleurs à cette période que le terme tigan [« Tsigane »] commence à signifier « esclave » en roumain. L’esclavage n’a été
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PREMIÈRE ARCHIVE ATTESTANT LA PRÉSENCE D’ESCLAVES SIGNÉE DU VOÏVODE DAN Ier
3-16 octobre 1385, Roumanie Reproduction d’un parchemin Arhivele Nationale ale României (SANIC, fonds Sectia istorica nr. 2), Bucarest, Roumanie.
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ACTE DE VENTE
« Ancuta, fille de Hrista, avec son mari, Gherghe, vend à Sterie, ancien grand capitaine, une femme “tsigane” appelée lordache pour la somme de 29 thalers ». 12 juin 1706, Roumanie Reproduction d’archives Arhivele Nationale ale României (fonds Mânâstirea Stavropoleos XXI/6), Bucarest, Roumanie.
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LA LONGUE ROUTE DEPUIS L’INDE JUSQU’À L’EUROPE DE L’OUEST
L’histoire ancienne des groupes romani situe leur origine en Inde, qu’ils auraient quittée entre le milieu et la fin du Ier millénaire de notre ère. Les preuves de cette origine reposent principalement sur la langue romani. Passé le moment de la fascination exercée par ces nouveaux arrivants en Europe, le rejet apparaît très rapidement. Les Etats traversés ne tardent pas à mettre en place des politiques d’exclusion, ou d’asservissement, tels les royaumes de la péninsule Ibérique, les principautés moldave et valaque, le Saint Empire romain germanique et le royaume de France. Outre ces mesures coercitives, une image très stéréotypée de la « Bohémienne » et du « Tsigane » naît et conserve jusqu’à aujourd’hui une place non négligeable dans les représentations. Yoanna vous explique quelques ressorts de cette imagerie stigmatisante et genrée.
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AFFICHE SCOLAIRE « LES BOHÉMIENS »
Editions Rossignol. AFFICHE SCOLAIRE « LES BOHÉMIENS »
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AUTOMATE « LA DISEUSE DE BONNE AVENTURE »
XIXe siècle, France. Bois peint, textiles, papier, métal, cheveux. Mucem, Marseille
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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GYPSY WARRIORS I, II, VII
Kâlmân Varady 201 S, Allemagne Assemblage sur statues en terre cuite Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne
Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ces trois Gypsy Warriors font partie d’une série de guerriers triomphants imaginés autour de statuettes de madones. Ils symbolisent la puissance et la résilience des populations romani Leurs nombreux attributs représentent les innombrables outils, compétences et armes dont elles disposent pour s’élever, résister et lutter pour davantage de justice, d’égalité et de démocratie.
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DES CITOYENS EUROPEENS ?
Cette section met en lumière la manière dont, durant la période historique allant de 1850 à 1930 environ, les idéologies raciales et le contrôle de plus en plus étroit des communautés romani se sont répandus dans toute l’Europe, tandis que les premiers mouvements politiques romani voyaient lejour. Sédentarisés pour certains depuis plusieurs générations dans un pays, récemment arrivés pour d’autres après l’abolition de l’esclavage des Roms en Roumanie en 1856, les citoyens romani se sont battus pour leur pays respectif lors des conflits armés. Cela n’a pas empêché les États de leur refuser les mêmes droits que ceux de leurs compatriotes. Le traitement infligé aux « Nomades » français - administrativement désignés sous l’appellation
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BILLET D’AFFRANCHISSEMENT AU NOM D’OPREA MATEI, ÂGÉE DE 28 ANS, QUI ÉTAIT LA POSSESSION DE L GHICA
1848, Roumanie Archive imprimée Muzeului National de Istorie a României, Bucarest, Roumanie.
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CAMPEMENTS DE « BOHÉMIENS » À L’ESPLANADE DEVANT LA PORTE DE FRANCE (TITRE HISTORIQUE)
Diodore Rahoult 1868, France Huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Grenoble
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APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE ET CHAISE DE POSE (« CHAISE BERTILLON »).
CARNETS ANTHROPOMÉTRIQUES
Fin du XIXe-début du XXe siècle, France. Bois, métal, toile, verre, cuir.| École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP), Agen.
Préfecture des Bouches-du-Rhône Apres 1940, France Papier relié, carton Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille.
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PORAJMOS HOLOCAUST
Nihad Nino Pusija 2016, Allemagne Céramique et feutre Stiftung Kai Dikhas, Berlin, Allemagne. Avec cette œuvre toute en pudeur, Nihad Nino Pusija, artiste bosniaque, rend hommage aux populations romani, victimes de la barbarie nazie. Il a ainsi inscrit au feutre tous les noms des groupes romani dans le labyrinthe hélicoïdal d’une céramique blanche et clinique. Il y cristallise l’enfermement des personnes romani dans les camps de concentration, ainsi que les expérimentations subies jusqu’à la « solution finale ».
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L’HOLOCAUSTE DES POPULATIONS ROMANI
Appelé en langue romani Samudaripen, littéralement « le meurtre de tous » (ou Porrajmos), le génocide commis par les nazis a provoqué la disparition quasi totale des communautés romani dans certains pays. Les travaux des historiens ne permettent pas encore d’évaluer le nombre exact de victimes, estimé à un demi-million. A ce jour, la responsabilité de ces meurtres, persécutions et violences perpétrés de manière systématique n’a pas encore été pleinement reconnue ; les réparations et les excuses étatiques ont été soit inexistantes, soit terriblement lentes à venir. Cette section porte une attention particulière aux récits des victimes autant qu’à ceux des héros mettant en lumière les activités de résistance romani. Sylvie partage son indignation et sa tristesse face à l’absence de mémoire.
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L’HISTOIRE CONTEMPORAINE ROMANI : LA LUTTE POUR LA RECONNAISSANCE ET LA SUBJECTIVITÉ
Les horreurs du passé sont devenues une force mobilisatrice pour la formation d’identités et de solidarités romani modernes et transnationales. En 1971, des intellectuels et militants venus de toute l’Europe se sont réunis lors du premier congrès mondial romani, marquant ainsi le début d’un mouvement international. Depuis, de nombreuses organisations politiques et sociales ont vu le jour, et de grandes figures européennes ont porté et portent la parole, comme Katarina Taikon ou Juan de Dios Ramîrez Heredia. La lutte pour la reconnaissance et l’égalité des droits, ainsi que pour la justice sociale, culturelle et environnementale les anime. Ce militantisme n’est bien sûr pas uniquement tourné vers les communautés romani. Les militants plaident également la cause des droits universels : féminisme, revendications LGBTQ+, scolarisation pour tous, par exemple. De nombreux artistes romani donnent une visibilité internationale à ces mouvements. Slavka évoque ainsi le rôle du premier pavillon romani de la Biennale de Venise en 2007.
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IMMERSION DANS L’ANTITSIGANISME ORDINAIRE
Vous pénétrez dans un espace sombre et étouffant. Tapissé de coupures de presse, de commentaires issus des réseaux sociaux, de caricatures, de statistiques, d’objets que nous utilisons tous les jours ou lors de certains événements, cet étroit couloir met en exergue un antitsiganisme quotidien. Ce dernier est d’autant plus insidieux que nous ne prenons pas garde au fait que ces articles sont biaisés, que ces artefacts sont porteurs de racisme. Or, il n’est plus admissible de verser de la Zigeunersauce sur ses pâtes quand les derniers survivants romani du génocide portent encore le « Z » (pour Zigeuner, « Tsigane ») tatoué sur leur bras. Ni de continuer à propager les rumeurs d’enlèvements d’enfants lorsqu’on sait que les familles romani se sont vu injustement arracher leurs fils et filles. Par la violence cumulative de ces objets, textes et images, vous pourrez vous rendre compte des conséquences d’une exposition en continu â la discrimination, à l’exclusion et au racisme, et des diverses manières dont se manifeste l’antitsiganisme. En réaction, de nombreuses institutions romani ont lancé des opérations de veille partout en Europe, telles que Pecao (Peer Education to Counter Antigypsyist Online Hâte Speech) : de jeunes militants de 10 pays, dont la France, surveillent les discours de haine antitsigane dans les médias en ligne et les signalent aux entreprises informatiques, aux organismes nationaux de promotion de l’égalité et aux institutions publiques concernées afin de renforcer la mise en œuvre de la législation anti-discrimination. En France, l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (ou de l’une de ces deux peines) ceux qui auront « provoqué â la discrimination, à la haine ou a la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » ou à raison de « leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap ».
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COSTUMES DE CARNAVAL PARODIANT UNE FEMME « TSIGANE »
Après 1990, Roumanie. Matériau synthétique, carton, textiles. Mucem, Collection d’ethnologie d’Europe, dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle.
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COSTUMES DE CARNAVAL PARODIANT UNE FEMME « TSIGANE »
Après 1990, Roumanie. Matériau synthétique, carton, textiles. Mucem, Collection d’ethnologie d’Europe, dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle.
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COSTUMES DE CARNAVAL PARODIANT UNE FEMME « TSIGANE »
Après 1990, Roumanie. Matériau synthétique, carton, textiles. Mucem, Collection d’ethnologie d’Europe, dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle.
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LE MUSEE DU GADJO
Suivant une approche satirique, ce pastiche de musée ethnographique développe et expose une discipline scientifique imaginaire, la gadjologie, la science de l’Autre non romani. Ce musée fictif présente de manière évolutionniste le Gadjo (terme romani utilisé pour désigner les personnes qui n’appartiennent pas à la communauté) et la société des Gadjé à travers le temps, de la Préhistoire à aujourd’hui : leur habitat, leurs rituels, leurs structures familiales. Cette installation est signée par l’artiste romani Gabi Jimenez, également membre du comité des experts de Barvalo. Le musée du Gadjo apporte en quelques vitrines une réflexion contrastée sur les notions normatives d’appartenance et d’identité. En utilisant le langage propre aux musées d’ethnographie, Gabi Jimenez démontre par l’absurde qu’il est impossible de réduire un groupe ethnique à quelques traits prétendument culturels. Cette démarche ne cherche pas à minimiser les conséquences que les stéréotypes, les préjugés et l’antitsiganisme ont sur la vie des communautés romani, ni à être offensante. Elle invite à reconsidérer d’un œil critique les bases dites scientifiques et objectives qui sont à l’origine de nos préjugés.
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