Exposition au Mucem : Méditerranées
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Méditerranées
La Méditerranée, dont les rivages sont aujourd’hui partagées entre 22 pays, est depuis l’Antiquité un lieu de circulations et d’échangés de conflits et d’affrontements. L’exposition Méditerranée à comme point de départ le caractère pluriel et insaisissable des mondes méditerranéens, sur lesquels l’intérêt des artistes et des savants s’est Particulièrement porté depuis le 17e siècle. Ils les ont observés, étudiés et représentés, contribuant à façonner des images multiples : leurs créations et les objets qu’ils ont rapportés ont nourri les collections des musées, qui ont à leur tour participé à cette fabrique des imaginaires de la Méditerranée et à l’invention d’identités complexes. Dans les musées de beaux-arts, les œuvres et les civilisations du passé, en particulier celles de l’Antiquité, ont été mises en valeur les premières, de l’Odyssée aux temples grecs, de Rome à Palmyre. Revendiqué par les nations européennes, cet héritage antique a aussi fait l’objet d’instrumentalisations. Les musées d’ethnographie, dont le Mucem est l’héritier, sont apparus en parallèle de la colonisation du sud et de l’est de la Méditerranée par les États européens, pour s’intéresser aux cultures des groupes humains dans leur diversité. La sincérité de l’intérêt scientifique et humaniste pour les autres cultures y était mêlée aux intérêts et aux entreprises des puissances coloniales. Réunies ici, les collections issues des musées de beaux-arts et des musées d’ethnographie permettent aussi de voir les parallèles et les influences mutuelles qui existent entre ces collections. Cette démarche a pour ambition de dépasser les oppositions et les frontières pour faire redécouvrir un patrimoine et une histoi.re partagés sur les 42000 kilomètres du littoral méditerranéen. Il s’agit de montrer combien l’invention patrimoniale de la méditerranée a contribué à en façonner es imaginaires et les représentations. Les regards d’artistes contemporains, et en particulier celui de Théo Mercier, invité à investir les espaces de l’exposition, proposent une autre image de cet héritage commun et un éclairage sur la manière dont il est aujourd’hui pensé et vécu.
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Le titre de l'exposition est "Méditerranées" au pluriel, car les images du monde méditerranéen sont très nombreuses. Ces représentations multiples sont des inventions, qui changent en fonction des lieux, des époques et des personnes. Le patrimoine et les musées ont contribué à la construction de ces imaginaires de la Méditerranée, en particulier dans deux domaines dont traite l'exposition. La première partie du parcours montre comment l'héritage du mmodèle antique* gréco-romain a été revendiqué par les artistes, les nations et parfois les nationalismes européens. Les ethnologues se sont quant à eux intéressés à une “autre Méditerranée”, celle de la diversité des cultures humaines, en particulier dans le contexte de la colonisation qui a influencé leur démarche. Gést le sujet de la deuxième partie En conclusion, un espace nommé “Agora” donne la parole à des jeunes, à des experts et à des témoins, qui reviennent sur les enjeux actuels du patrimoine et des représentations de la Méditerranée
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Médiations écrites et orales.
Certaines œuvres présentées dans l’exposition reflètent les idées, les stéréotypes et les préjugés de leur temps. Elles peuvent contenir des représentations dont le caractère offensant est désormais reconnu. La connotation péjorative de certains termes peut aussi choquer ; ils ont été placés entre ‘guillemets simples’. Les montrer et les discuter aujourd’hui s’inscrit dans une démarche critique, visant à déconstruire ces stéréotypes et les mécanismes qui les ont engendrés.
Regards méditerranéens. Les collections montrées dans l’exposition sont issues du Mucem et d’autres musées français : elles présentent ainsi des points de vue sur la Méditerranée et son patrimoine construits depuis l’Europe et en particulier depuis la France. Afin d’apporter une perspective différente sur cette histoire et ces héritages, des spécialistes de tout le pourtour méditerranéen ont été invités à partager leurs regards sous la forme de cartels spécifiques (signalés par un œil) qui jalonnent le parcours de l’exposition.
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Éléments de moules de la Victoire de Samothrace, de l’Aurige de Delphes, de la Diane de Gabies et d’autres statues antiques
Atelier de moulage du musée du Louvre et des musées nationaux (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) Fin du 19e - 20e siècles, Paris, France Plâtre, gélatine. Ateliers d’art GrandPalaisRmn, Saint-Denis. Les premières collections de moulages de sculptures de l’Antiquité se constituent dans les écoles d’art à partir du 17e siècle, et servent d’abord à la formation des artistes. Au 19e siècle, les moulages sont aussi regroupés dans des musées spécifiques, notamment en lien avec les universités et l’enseignement de l’histoire de l’art. Ils contribuent ainsi à la diffusion du modèle antique. Des ateliers de moulages sont encore en activité aujourd’hui, comme celui de la Réunion des musées nationaux.
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Éléments de moules de la Victoire de Samothrace, de l’Aurige de Delphes, de la Diane de Gabies et d’autres statues antiques
Atelier de moulage du musée du Louvre et des musées nationaux (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) Fin du 19e - 20e siècles, Paris, France Plâtre, gélatine. Ateliers d’art GrandPalaisRmn, Saint-Denis. Les premières collections de moulages de sculptures de l’Antiquité se constituent dans les écoles d’art à partir du 17e siècle, et servent d’abord à la formation des artistes. Au 19e siècle, les moulages sont aussi regroupés dans des musées spécifiques, notamment en lien avec les universités et l’enseignement de l’histoire de l’art. Ils contribuent ainsi à la diffusion du modèle antique. Des ateliers de moulages sont encore en activité aujourd’hui, comme celui de la Réunion des musées nationaux.
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Éléments de moules de la Victoire de Samothrace, de l’Aurige de Delphes, de la Diane de Gabies et d’autres statues antiques
Atelier de moulage du musée du Louvre et des musées nationaux (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) Fin du 19e - 20e siècles, Paris, France Plâtre, gélatine. Ateliers d’art GrandPalaisRmn, Saint-Denis. Les premières collections de moulages de sculptures de l’Antiquité se constituent dans les écoles d’art à partir du 17e siècle, et servent d’abord à la formation des artistes. Au 19e siècle, les moulages sont aussi regroupés dans des musées spécifiques, notamment en lien avec les universités et l’enseignement de l’histoire de l’art. Ils contribuent ainsi à la diffusion du modèle antique. Des ateliers de moulages sont encore en activité aujourd’hui, comme celui de la Réunion des musées nationaux.
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A gauche : Vues imaginaires de ruines antiques Atelier de Giovanni Paolo Panini (Italie, 1691-1765).
Chapiteau corinthien du monument choragique de Lysicrate.
Au centre : Ruines, arc, colonnade et obélisque imaginaires.
Maquette du temple de la Fortune virile à Rome. Antonio Chichi (Italie, 1743-1816).
A droite : Alexandre le Grand devant le tombeau d’Achille. Hubert Robert (France, 1733-1606) 3e quart du 18e siècle. Huile sur toile.
Chapiteau ionique de l'Érechthéion à Athènes.
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Vues imaginaires de ruines antiques Atelier de Giovanni Paolo Panini (Italie, 1691-1765). 18e siècle, Rome, Italie Huile sur toile.
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Chapiteau corinthien du monument choragique de Lysicrate. Atelier de moulage de l'École nationale supérieure des beaux-arts 1893, Paris, France. Tirage intégral en plâtre, armature en bois. Original en marbre, 334 av. J.-C., monument de Lysicrate, Athènes, Grèce Musée des Moulages de l'université Lumière Lyon 2, Lyon.
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Ruines, arc, colonnade et obélisque imaginaires. École française 18e siècle Huile sur toile. Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée en 1950 au musée du Louvre. En attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
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Maquette du temple de la Fortune virile à Rome. Antonio Chichi (Italie, 1743-1816). 2de moitié du 18e siècle, Rome, Italie Liège, bois, terre cuite, or. Musée d’Archéologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye. Au 18e siècle, les premier» touristes issus de l'aristocratie européenne se passionnent pour les ruines de l’Antiquité. Ils en commandent des reproductions, véritables souvenirs de voyage, sous la forme de tableaux ou de maquettes. À Rome, Antonio Chichi excelle dans la reconstitution minutieuse de monuments en liège, qu'il exporte dam toute l’Europe, contribuant ainsi à la diffusion du « modèle antique ».
A droite : Alexandre le Grand devant le tombeau d’Achille. Hubert Robert (France, 1733-1606) 3e quart du 18e siècle. Huile sur toile. La peinture de ruines est très à la mode au 18e siècle, et Hubert Robert est l’un de ses principaux représentants. Alexandre le Grand est ici peint devant le tombeau d’Achille à Troie, au milieu de ruines inspirées de celles de Rome. Comme Alexandre, les spectateurs sont invités à méditer sur l’histoire, mais aussi sur la fugacité de la vie humaine et de la gloire. Classique. A partir de la Renaissance, une architecture ou une sculpture sont dites « classiques » quand elles utilisent les formes et les sujets de l’Antiquité, comme des temples à colonnes et des personnages de la mythologie. Ce tableau d’Hubert Robert est une peinture classique : longtemps après l’Antiquité, il représente des personnages habillés à la façon des Grecs ou des Romains dans un paysage de ruines.
Chapiteau ionique de l'Érechthéion à Athènes.
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Chapiteau ionique de l'Érechthéion à Athènes. Atelier de moulage de l'École nationale supérieure des beaux-arts 1893, Paris, France. Tirage intégral en plâtre, armature en bois. Original en marbre, fin du 5e siècle av. J.-C., British Muséum, Londres, Royaume-Uni Musée des Moulages de l'université Lumière Lyon 2, Lyon À partir de la Renaissance, l’architecture en Europe s’inspire directement de l’architecture de l’Antiquité, dont l’héritage est ainsi revendiqué. Par le biais du dessin, de la gravure et du moulage, les ordres dorique, ionique et corinthien sont soigneusement étudiés et reproduits : ils déterminent à la fois les proportions, les formes et l’ornementation des constructions architecturales.
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Le modèle antique.
La Méditerranée est un espace et une notion aux contours flous, sans unité politique, linguistique ou culturelle. C’est aussi en partie une construction de l’imaginaire européen. D’Athènes à Palmyre, de Rome à Tipasa en passant par Arles et Leptis Magna, elle évoque une Antiquité lointaine, lorsque la Grèce puis Rome dominaient le bassin méditerranéen. Cet imaginaire fait partie des éléments constitutifs de l’identité des nations européennes, qui revendiquent l’héritage des valeurs dites « classiques », pensées comme universelles, dont la Méditerranée serait le berceau. Le patrimoine antique est ainsi utilisé pour justifier la colonisation et nourrir le nationalisme. Pour les artistes - peintres, dessinateurs, sculpteurs, photographes -, les œuvres de l’Antiquité, qu’il s’agisse des ruines ou des sculptures, constituent une source d’inspiration et un modèle : avec les musées, ils participent à la diffusion de ce « modèle antique » sans cesse réinterprété et réapproprié. Ce sont ces réinterprétations et réappropriations de l’héritage antique, avec toutes leurs ambiguïtés, qu’il s’agit d’interroger ici pour mieux comprendre la construction des Méditerranées.
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Caryatide C de l’Érechthéion à Athènes.
Atelier de moulage de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Entre 1893 et 1898, Paris, France Tirage intégral en plâtre, armature en bois-Uni. Original en marbre, fin du 5e siècle av. J.-C., British Muséum, Londres, Royaume-Uni Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon. À la fois sculpture et élément architectural, l’original de ce moulage de cariatide provient d’un des temples de l’Acropole, à Athènes, et est aujourd’hui conservé au British Muséum, à Londres. Elle fut emportée en 1802 par l’ambassadeur britannique Lord Elgin, revendiquant pour le Royaume-Uni une partie de l’héritage de la Grèce antique. Le gouvernement grec en demande aujourd’hui la restitution.
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Caryatide C de l’Érechthéion à Athènes.
Atelier de moulage de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Entre 1893 et 1898, Paris, France Tirage intégral en plâtre, armature en bois-Uni. Original en marbre, fin du 5e siècle av. J.-C., British Muséum, Londres, Royaume-Uni Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon. À la fois sculpture et élément architectural, l’original de ce moulage de cariatide provient d’un des temples de l’Acropole, à Athènes, et est aujourd’hui conservé au British Muséum, à Londres. Elle fut emportée en 1802 par l’ambassadeur britannique Lord Elgin, revendiquant pour le Royaume-Uni une partie de l’héritage de la Grèce antique. Le gouvernement grec en demande aujourd’hui la restitution.
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Ilissos, fronton ouest du Parthénon
Atelier de moulage du British Muséum 1958, Londres, Royaume-Uni. 1958, Londres, Royaume. Tirage intégral en plâtre. Original en marbre, vers 440 av. J.-C., British Muséum, Londres, Royaume-Uni Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon.
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Post-équilibre
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Marbre de Carrare, pierres Réalisation : Alexandre Marque, tailleur de pierre (Atelier provençal de la pierre) Production Mucem 2024 Quelles formes pourraient être dégagées des blocs de marbre qui imposent leur présence, dans une fragile stabilité, au sein des canoniques fûts de Post-équilibre ? Ces colonnes (désarticulées suggèrent au visiteur d’imaginer d’autres équilibres et d’autres espaces que ceux de l’Antiquité classique.
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Antichità d’Albano e di Castel Gandolfo [Antiquités d’Albano et de Castel Gandolfo] 1re moitié du 20e siècle, Paris, France. D'après un original de 1764, de Giovanni Battista Piranesi (Italie, 1720-1778). Estampe. Mucem, Marseille.
Ensemble nord-est du temple de Bacchus à Baalbek.
L’Algérie romaine. Timgad Édouard Herzig (Suisse, 1860 - Algérie, 1926) Imprimerie Baconnier 1925, Alger, Algérie Reproduction d’une affiche.
Croisière. Terres saintes et païennes Bernard Villemot (France, 1911 -1989) 1962, France Reproduction d'une affiche CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence. Sept colonnes à chapiteaux corinthiens. Planche des Antiquités romaines
Croisière de Pâques avec le Kairouan Maurice Dard (France, 1911 - 2015) 1962, France Reproduction d'une affiche. Mucem, Marseille
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Ensemble nord-est du temple de Bacchus à Baalbek Félix Bonfils (France, 1831-1885) Vers 1870, Baalbek, Liban Tirage photographique moderne. Ministère de le Culture - Médiathèque du patrimoine et de le photographie, Dist. Grand PalaisRmn / Félix Bonfils.
Sept colonnes à chapiteaux corinthiens. Planche des Antiquités romaines Giovanni Battista Piranesi (Italie, 1720-1778) 1756? Estampe Mucem, Marseille
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Jusque dans les années 1940, les images de la Maison Bonfils circulent à travers l’Occident, fasciné par cet Orient figé. Mais la modernité technologique accompagne aussi un discours photographique arabe autochtone, et les opérateurs locaux se mettent à produire leurs propres images (photographies d’identité, de famille, etc.). Avec elles, un acte de saisie, celui d’un peuple qui ne souhaite plus totalement être le sujet des clichés produits par et pour les Occidentaux, un acte d’émancipation face à un propos photographique construit à leur insu. Car ces images orientalistes n’ont jamais été autre chose qu’une collecte colonialiste visuelle du monde, sans réception immédiate de la part des populations autochtones. Yasmine Chemali, directrice du centre de la photographie de Mougins, ancienne responsable de la collection Fouad Debbas à Beyrouth (Liban)
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Cartes de la série « Les monuments antiques » FAG (illustrateur) Avant 1920, France Reproductions. Mucem, Marseille
Gravures, cartes-réclame et affiches Depuis la Renaissance, la gravure permet de reproduire en série des images de l’architecture antique, facilitant leur diffusion. Au fur et à mesure de l’amélioration des procédés d’impression, cette diffusion se fait de plus en plus massive, des cartes-réclame du 19e siècle aux affiches touristiques du 20e siècle.
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Maquette de la colonnade du temple de Jupiter Stator Agostino Rosa (Italie, 1738-1784) Vers 1770, Rome, Italie Liège découpé, collé et peint, bois Les Beaux-Arts de Paris
Bouteille ornée des cariatides de l' Erechthéion. Vers 1980, Grèce. Verre, plastique. Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d’histoire naturelle (collection d’ethnologie d’Europe), Paris..
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Maquette de la colonnade du temple de Jupiter Stator Agostino Rosa (Italie, 1738-1784) Vers 1770, Rome, Italie Liège découpé, collé et peint, bois Les Beaux-Arts de Paris
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Bouteille ornée des cariatides de l' Erechthéion.
Vers 1980, Grèce. Verre, plastique. Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d’histoire naturelle (collection d’ethnologie d’Europe), Paris..
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Décor de crèche
Nicole De Francesco (Italie, 1898 -1991) Vers 1980, Naples, Italie. Liège découpé, collé et peint, contreplaqué Mucem, Marseille A partir du 18e siècle, des fragments de ruines antiques sont Intégrés dans les grandes crèches napolitaines. Outre leur caractère pittoresque, les temples en partie détruits évoquent le triomphe du christianisme sur les croyances polythéistes. Ces objets contribuent à diffuser l’imaginaire des ruines auprès d’un large public.
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Adriatica
Angelo Battistella 1952, Gênes, Italie. Reproduction d'une affiche CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence.
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Vue du forum romain
19e siècle. Mosaïque sur cuivre. Musée des Beaux-Arts de Valenciennes.
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Colonnade de Palmyre.
Planche des Souvenirs d'Orient Album pittoresque des sites, villes et ruines les plus remarquables delà Syrie et de la côte d’Asie Félix Bonfils (France, 1831-1885) 1877, Palmyre, Syrie Tirage photographique moderne Bibliothèque nationale de France, Paris
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Ruines du temple de Saturne sur le forum romain
École française 1er quart du 19e siècle. Huile sur toile Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée en 1961 au musée du Louvre. En attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
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Chapiteau dorique du temple d’Athéna à Assos
Atelier de moulage du musée du Louvre (Atelier de moulages Grand Palais Rmn) Entre 1893 et 1899, Paris, France Tirage intégral en plâtre, armature en bois. Original en trachyte, vers 540 av. musée du Louvre, Paris. Musée des Moulages de l'université Lumière Lyon 2, Lyon
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Ruines du temple de Sélinonte (Sicile)
Jean-Gabriel Goulinat (France, 1883-1972) Années 1930 ?, France Huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Valenciennes.
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De gauche à droite : Souvenir en cheveux.
Vue d’une aile du péristyle dit de l’impresario à Pompéi.
Ruines romaines à Tigzirt
Différentes vues de quelques restes de trois grands édifices qui subsistent encore dans le milieu de l’ancienne ville de Pesto autrement Possidonia, qui est située dans la Lucanie
Décoration intérieure de la tour d’Elahbel
Ruines d’un temple antique (Temple d’Aphaïa).
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Vue d’une aile du péristyle dit de l’impresario à Pompéi. Francesco Piranesi (Italie, 1758- France, 1810), d’après Giovanni Battista Piranesi (Italie, 1720 – 1778) 1805 Paris, France. Estampe. Mucem, Marseille.
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Ruines romaines à Tigzirt Eugène François Deshayes(Algérie,1862 – 1939. Fin du 19e siècle ou moitié du 20e siècle. Algérie Huile sur bois.
Décoration intérieure de la tour d’Elahbel Suzanne Laroche-Zuber (France, 1906-1962) 1936, Palmyre, Syrie Tirage photographique. À Palmyre, elle photographie la tour d’Elahbel, monument funéraire du 1er siècle, détruit à l’explosif par l'État islamique en 2015.
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Souvenir en cheveux. 1er quart du 19e siècle, France. Bois, cheveux, laiton, verre. Mucem, Marseille. Vue d’une aile du péristyle dit de l’impresario à Pompéi.
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Différentes vues de quelques restes de trois grands édifices qui subsistent encore dans le milieu de l’ancienne ville de Pesto autrement Possidonia, qui est située dans la Lucanie 1er moitié du 20e siècle. Paris, France D’après un original de 1778, de Giovanni Battista Piranesi (Hâte,1720-1778) et Francisco Piranesi (Hâte, 1758 - France, 1810) Estampe.
Ruines d’un temple antique (Temple d’Aphaïa) Jacqueline Bénézech (France, 1903-2004) et René Bénézech (France, 1883- Inde, 1946) 1931, Égine, Grèce Tirage photographique moderne
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Palmyre. Vue de l’arc de triomphe, de la grande colonnade, d’un temple et du château John Douglas Woodward (États-Unis, 1846 -1924) Fin du 19e siècle Estampe Mucem, Marseille.
Les Ruines du Grand Temple de Palmire [Palmyre] du Côté de l’Occident Jean-François Daumont (France, 1717-1768), éditeur 1760, Paris, France Taille-douce, coloriée au pinceau sur papier vergé Mucem Marseille
Palmyre. Arc de triomphe et colonnade, vue d'ensemble Félix Bonfils (France, 1831-1885) Vers 1870, Palmyre, Syrie Tirage photographique moderne Ministère de la Culture - Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Dist. GrandPaltaisRnmn / Félix, Bonfils
Palmyre avant / après Joseph Eid 2016, Palmyre, Syrie Tirage photographique moderne © Joseph Eid/ AFP En 2015, l’État islamique s’empare de la ville antique de Palmyre en Syrie et détruit une partie de ses vestiges : l’objectif est d’éliminer les traces du polythéisme préislamique, mais aussi d’attirer l’attention internationale et d’engranger des revenus par le trafic d’antiquités. Le photographe Joseph Eid a rendu compte des destructions, comme ici celle de l’arc monumental.
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L’arc des Philhènes en Libye. Photographie tirée du livre II Duce in Libia [Le Duce en Libye] Sabratha, Libye (photographie) Milan, Italie (publication) Reproduction Mucem, Marseille La colonisation italienne de la Libye s’appuie sur son ancienne appartenance à l'empire romain. Dans l'entre-deux-guerres, le régime fasciste de Mussolini revendique cet héritage : le pavillon italien à l'Exposition coloniale de 1931 à Paris reproduit la basilique de Leptis Magna, et des monuments néo-antiques comme l’arc des Philènes célèbrent la colonisation.
Visit Libya [Visitez la Libye] Années 1970 Reproduction d’une affiche Mucem, Marseille
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La Construction moderne. Leptis Magna, Exposition coloniale, Brasini 1931, Paris, France Impression sur papier Mucem, Marseille
Carte postale du pavillon italien à l’Exposition coloniale de 1931 à Paris Braun et Cie 1931, Paris, France Impression sur papier cartonné Mucem, Marseille
Dépliant de la Prima Mostra Triennale delle Terre Italiane d’Oltremare [Première exposition triennale des territoires italiens d’outre-mer] 1940, Italie
Mussolini au théâtre antique de Sabratha en Libye. Il Duce in Libia [Le Duce en Libye] 19 mars 1937. Sabratha, Libye (photographie) 1938, Milan, Italie (publication) Impression sur papier
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Sculpture : la création d’un canon
Depuis la Renaissance, nulle collection d’art ne saurait être complète sans un chef-d’œuvre de la sculpture antique. Musées et universités participent également à la diffusion d’un imaginaire artistique commun en constituant des collections de copies en plâtre de ces chefs-d’œuvre. Un canon esthétique se construit, qui devient le cœur de la formation des artistes et artisans de l’Europe moderne. Son importance conduit à la recherche de survivances de l’Antiquité dans le présent, dans un discours identitaire, politique, voire racialiste. Les corps contemporains sont parfois rapprochés des corps antiques, comme s’ils étaient figés dans un éternel état originel, ignorant les changements de l’histoire et les métissages.
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Apoxyomène [athlète en train de se nettoyer après l’effort] Atelier de moulage de Michèle Gherardi 1893, Rome, Italie Tirage intégral en plâtre Original en marbre, 1er siècle, d’après le modèle disparu en bronze de Lysippe, fin du 4e siècle av. J.-C., musées du Vatican, musée Pio-Clementino, Rome, Italie. Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon Culturistes adoptant les poses du Discobole, d’Hercule et Antée et de l'Apoxyomène Entre 1904 et 1907, France Reproductions. Mucem, Marseille Durant l’Antiquité, la nudité des statues vise à révéler une beauté idéale. Repris par les artistes à la Renaissance, ce principe se diffuse dans la culture populaire. À la fin du 19e siècle, les premiers culturistes, sportifs exposant leur musculature dans des poses codifiées, reprennent les modèles de la sculpture gréco-romaine, tels que le Discobole ou l'Apoxyomène. Discophore [porteur de disque] Atelier de moulage du Königlichen Museen 1894, Berlin, Allemagne. Tirage intégral en plâtre. Original en marbre, 1er siècle, d’après le modèle disparu en bronze de Naucydès, début du 4e siècle av. J.-C, musées du Vatican, musée Pio-Clementino, Rome, Italie. Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon.
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L’Atelier du peintre
Henri Coulon (France, 1879 -1943) 1re moitié du 20e siècle, Troyes. France Huile sur toile. Mucem, Marseille. Henri Coulon est peintre-décorateur à Troyes durant la première moitié du 20e siècle. Si ses créations sont considérées comme de I* ‘art populaire’, elles témoignent d’une appropriation des références académiques et du modèle antique. Il copie les chefs-d’œuvre de l’Antiquité et lorsqu’il peint son atelier, c’est un buste antique qui est disposé au centre.
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Buste d’Amazone
Atelier de moulage de Domenico Brucciani 1898, Londres, Royaume-Uni Tirage intégral en plâtre Original en marbre, 2e siècle, d’après le modèle disparu en bronze de Polyclète, 2de moitié du 5e siècle av. J.-C., British Muséum, Londres, Royaume-Uni. Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon
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Tirage du buste de Laocoon
Atelier de moulage de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) 2023, Paris, France Plâtre moulé Original en marbre, vers 40 av. J.-C. (?), sans doute d’après un modèle disparu en bronze, musées du Vatican, musée Pio-Clementino, Rome, Italie Mucem, Marseille Dès sa découverte à Rome en 1506, le Laocoon est considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’Antiquité, et devient l’un des modèles les plus influents dans l’art européen. Il est étudié, reproduit en dessin ou gravure, copié grâce à des tirages en plâtre ou bronze. Son image se diffuse à travers toute l’Europe.
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Modèle de statuette pour horloge : Les Trois Grâces. Milieu du 20e siècle, France.
Statuette de Jupiter ou de Neptune 1er ou 2e siècle. Statuette de Jupiter 1975, d’après un original gallo-romain
Neptune créant le cheval Fin du 19e siècle
Empreinte d’un dossier de chaise
Motif décoratif : allégorie de fleuve.
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Modèle de statuette pour horloge : Les Trois Grâces. Milieu du 20e siècle, France. D’après un original de la 2de moitié du 18e siècle. Plâtre moulé. Mucem, Marseille, fonds de la manufacture Samson.
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Modèle de statuette pour horloge : Les Trois Grâces. Milieu du 20e siècle, France. D’après un original de la 2de moitié du 18e siècle. Plâtre moulé. Mucem, Marseille, fonds de la manufacture Samson.
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Neptune créant le cheval Fin du 19e siècle, France Bois Mucem, Marseille
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Empreinte d’un dossier de chaise 1941, Châlons-en-Champagne, France Plâtre Mucem, Marseille
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Motif décoratif : allégorie de fleuve Henri Coulon (Francs, 1879 - 1943) 1er moitié du 20e siècle, Troyes. France
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Les porteurs d'hydries, bloc VI de la frise nord des Panathénées
Atelier de moulage de l'École nationale supérieure des beaux-arts Avant 1899, Paris, France Tirage intégral en plâtre Original en marbre» vers 440 av. J.-C., musée de l'Acropole, Athènes, Grèce Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon.
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Le Duc de Montpensier et sa suite visitant les ruines d’Athènes
Dominique Papety (France, 1815-1849) 1847, France Huile sur toile Musée national des châteaux de Versailles et de Trlenon, Versailles Ce tableau est une commande du duc de Montpensier pour commémorer sa visite à Athènes en 1845. Le duc est peint en compagnie des membres de la cour du premier souverain de la Grèce moderne, Othon Ier, lesquels portent des fustanelles. Ils sont représentés dans les ruines du temple de l’Olympiéion, avec l’Acropole au loin, Athènes étant devenue la capitale du pays.
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Vénus d’Arles
Atelier de moulage du musée du Louvre (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) Avant 1899, Paris, France Tirage intégral en plâtre Original en marbre, fin du 1er siècle av. J.-C., d’après le modèle disparu en bronze de Praxitèle, vers 360 av. J.-C., musée du Louvre, Paris Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon Découverte en 1651 puis offerte à Louis XIV, la Vénus d’Arles est une statue romaine considérée comme un chef-d’œuvre représentant un idéal de beauté. Au 19e siècle, elle devient le symbole d’une identité régionale qui fonde ses origines sur la culture gréco-romaine : elle est érigée en ancêtre des Arlésiennes.
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A gauche : Étude d’une Vénus Henri Coulon (France, 1879-1943) 1898, Troyes, France Fac-similé d’un dessin au crayon noir sur papier vergé Mucem, Marseille. En haut : Planche 48 du tome 3 de l’Exploration scientifique de l’Algérie. Beaux-Arts, architecture et sculpture Amable Ravoisié (France, 1801 -1867) 1851, Paris, France Fac-similé d’une estampe Bibliothèque nationale de France, Paris En bas : La Vénus de Cherchell. Carte postale Début du 20e siècle, Cherchell, Algérie Impression sur papier Mucem, Marseille Au début de notre ère, la ville de Cherchell était un foyer culturel majeur dans la Méditerranée unifiée de l'Empire romain. Au 19e siècle, de nombreux chefs-d'œuvre antiques y sont découverts. Leur présence est alors utilisée pour justifier l'entreprise coloniale, Cherchell étant décrite comme « une petite Grèce » et donc un territoire « européen » en Algérie.. Le musée de Cherchell Félix Moulin (France, 1802-11879) 1856-1858 Tirage photographique moderne Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole.
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Le regard des Algériens sur le patrimoine archéologique a changé depuis l’indépendance : celui-ci est revendiqué comme une des composantes fondamentales de la culture algérienne, elle-même forgée par ses interactions avec les civilisations environnantes (nord-africaine, méditerranéenne et saharienne). L’appropriation du patrimoine antique se manifeste par l’utilisation des prénoms de guerriers et de dirigeants numides comme Massinissa ou Jugurtha, tandis que restaurants et hôtels prestigieux adoptent volontiers des noms comme Le Romana, le Timgad, Le Césarée... La Vénus de Cherchait évoque une Algérie antique multiculturelle, où mythes, croyances et cultes des rives sud et nord de la Méditerranée se mêlent, où art et goût de la statuaire triomphent.
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Portrait d’Arlésienne d’époque Napoléon III 2de moitié du 19e siècle, Arles, France Huile sur toile Museon Ariaten, Arles Au 19e siècle, les identités régionales se construisent en lien avec le développement de l’archéologie. L’image de l’Arlésienne s’inscrit dans cette histoire et convoque souvent des références à l’Antiquité classique. Ici, une Artésienne dans un costume traditionnel est représentée avec l’amphithéâtre romain d’Arles en arrière-plan. Une Arlésienne aux arènes Gaëtan Dumas (France, 1879-1950) 1911, Arles, France Tirage photographique moderne Mucem, Marseille. Buste d’Arlésienne Georges Delpérier (France, 1865-1936) Début du 20e siècle, Tours, France Plâtre Mucem, Marseille. Arlésienne Gaëtan Dumas (France, 1879 -1950) 1911, Arles, France Fac-similé d’un dessin
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Buste d’Arlésienne Georges Delpérier (France, 1865-1936) Début du 20e siècle, Tours, France Plâtre Mucem, Marseille. Altésienne
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Textile : un drapé convoité
Certains vêtements portés par les anciens Grecs et Romains (la toge, le chlton...) sont devenus des symboles de la période antique, au même titre que l’architecture et la sculpture. Lorsque la Grèce moderne acquiert son indépendance au début du 19e siècle, elle revendique cet héritage dé l’Antiquité, notamment ce patrimoine vestimentaire. La fustanelle, une jupe plissée portée par les hommes, est alors présentée comme une évolution des vêtements de la Grèce antique : le peintre Dominique Papety met en scène des Grecs avec ce vêtement, au milieu de ruines à Athènes, La fustanelle était pourtant portée dans tous les Balkans, aussi bien par les Grecs que par les Albanais et les Bulgares. À la fois héritage antique et expression des identités contemporaines, le costume constitue ainsi un objet d’études partagé par les archéologues et les ethnologues.
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Amazone Mattéi
Atelier de moulage du musée du Louvre (Atelier de moulage GrandPalaisRmn) 1893, Paris, France Tirage intégral en plâtre Original en marbre, 1re moitié du 2e siècle, d’après le modèle disparu en bronze de Phidias, 5e siècle av. J.-C., musées du Vatican, musée Pio-Clementino, Rome, Italie Musée des Moulages de l’université Lumière Lyon 2, Lyon Ce moulage reproduit un marbre découvert à Rome, copie présumée d’un original grec en bronze de Phidias. L’amazone est vêtue d’une courte tunique appelée chiton, ceinte à la taille avec ses accessoires guerriers. Elle serait, selon certains, la source de la jupe plissée traditionnelle, appelée fustanelle.
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Costume de berger
1re moitié du 20e siècle, environs d’Arta, région d’Épire, Grèce. Toile, soie, laine, bois. Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d’histoire naturelle (collection d'ethnologie d’Europe), Paris. Jupe blanche plissée et évasée, la fustanelle incarne l’histoire vestimentaire de la Grèce moderne : avec l’indépendance face à la Turquie ottomane, elle devient un symbole de l’identité grecque. On lui attribue alors parfois quatre cents plis, qui renvoient au nombre d’années durant lesquelles la Grèce est restée sous domination ottomane.
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Femmes [grecques] à la fontaine
Dominique Papety (France, 1815-1849) Vers 1841, France Huile sur toile Musée du Louvre, département des Peintures, Paris Né à Marseille, Papety est lauréat du grand prix de Rome en 1836 et réside à la Villa Médicis, où il rencontre Jean-Auguste-Dominique Ingres et développe son goût pour l’archéologie. Ce motif de la fontaine antique en plein air constitue une synthèse du goût néogrec. Les femmes sont inspirées de sculptures antiques, les cariatides de l’Érechthéion, dans une palette colorée évoquant la céramique.
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Archeological Prosthetic Personnages sans histoire
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Sculptures réalisées à partir de matériel de soclage et de matériel d'étude mis è disposition par le Mucem et le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), travertin Réalisation en collaboration avec Antoine Gautron (Sud Side) et Emmanuel Duffaut, socleurs. Production Mucem 2024. Ces sculptures se fondent sur des fragments négligés, des objets que les institutions patrimoniales n’ont pas classés, pour leur donner une seconde vie. Telles des constellations d’histoires en puissance, elles sont assemblées, soclées et deviennent de nouvelles fictions, Elles rappellent la nécessité d’aborder l’humainàet la création artistique dans la variété de tous les possibles.
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Conquête et civilisation (5 juillet 1830). Frontispice de L’Algérie historique, pittoresque et monumentale
Victor Adam (France, 1801 -1866) 1843, Paris, France Fac-similé d'une lithographie sur papier Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole La conquête de l’Algérie par la France commence en 1830. La scène ici représentée évoque la soumission du régent d’Alger Hussein Dey, le 5 juillet 1830. La France y est représentée par des figures vêtues à l’antique, apportant les arts, les sciences et la paix aux Algériens. Cette image de propagande dissimule la violence de la colonisation, tout comme la résistance conduite par l’émir Abd el-Kader.
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Facetime (Athéna)
Théo Mercier (France, *1984) 2023 Tirage photographique d'une statue d'origine grecque conservée au Metropolitan Muséum, miroir, pierres et fossiles, cadres en aluminium Courtesy de l'artiste et mor charpentier, Paris La présence de vestiges gréco-romains tout autour du bassin méditerranéen a longtemps servi d’argument aux puissances occidentales pour légitimer l’occupation du sud de la Méditerranée et l’exploitation des ressources de ces territoires. Facetime peut se lire comme une invitation à la mémoire et à la relecture du passé colonial.
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Ils possèdent peu de chèvres
Mission Thérèse Rivière et Germaine Tillion dans l’Aurès,1934-1937 7 décembre 1936, Aurès, Algérie Tirage photographique moderne. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris. Entre 1934 et1637, les ethnologues Thérèse Rivière et Germaine Timon se rendent dans l’Aurès, un massif montagneux dans l’Est algérien, pour étudier le mode de vie des Chaouis. Sur le terrain, Thérèse Rivière s'intègre à la population en vivant comme elle. Cette démarche se reflète dans ces photographies qui sont de véritables portraits.
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Berger avec ses moutons. Couple berbère.
Robert Camille Quesnel (France, 1881 -1962) Vers 1950, Algérie Huile sur contreplaqué. Mucem, Marseille
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Berger avec ses moutons.
Robert Camille Quesnel (France, 1881 -1962) Vers 1950, Algérie Huile sur contreplaqué. Mucem, Marseille
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Couple berbère.
Robert Camille Quesnel (France, 1881 -1962) Vers 1950, Algérie Huile sur contreplaqué. Mucem, Marseille
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Troupeau et bergers en Kabylie
Antoine Gadan (France, 1854-Algérie, 1934) Entre 1881 et 1934, Algérie Huile sur toile Mucem, Marseille Au sein de ce paysage idéalisé, nulle trace du fait colonial ne se discerne. Largement fantasmée, la ruralité algérienne, souvent incarnée par la figure bucolique et homérique du berger, est l’Un des motifs favoris des peintres qui se rendent en Algérie ou qui s’y sont installés, comme Antoine Gadan.
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Bergers et leurs troupeaux
Guillaume Bodinier (France, 1795-1872) 1re moitié du 19e siècle Huile sur toile Musées d’Angers Deux bergers, vêtus de costumes traditionnels italiens, se rencontrent dans un paysage inspiré de la campagne romaine. De nombreux artistes comme Guillaume Bodinier arpentent les campagnes de la péninsule pour rencontrer une Italie populaire et vivante, qui s’incarne dans les figures pittoresques du pécheur ou du berger.
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Les Gorges d’El Kantara
Marie-Dominique Siciliano (1879-1909) fin du 19e-début du 20e siècle. Huile sur toile Musée des Beaux-Arts, Marseille.
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Bucolique kabyle
Marius de Buzon (France, 1879-Algérie, 1958) 1923, Algérie, Alger Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
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Les raisins garantis par la marque Algeria Les oranges, mandarines, citrons, garantis par la marque Algeria Benjamin Sarraillon (France, 1901-1989) Imprimerie Baconnier Entre 1932 et 1962, Alger, Algérie Reproductions d’affiches Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole À partir de la Première Guerre mondiale, de plus en plus d’affiches sont imprimées pour convaincre la population française du bien-fondé de la colonisation et encourager la consommation de produits coloniaux. L’Office algérien d’action économique et touristique, créé en 1931, fait ainsi la publicité des raisins, agrumes, figues et dattes.
L’Algérie, 1830-1930. Pays de grande production agricole Henri Dormoy 1930, Paris, France Reproduction d’une affiche Mucem, Marseille De riches champs de blé s’étendent sous le regard d'un colon accompagné d’un paysan algérien. Cette affiche de propagande loue, cent ans après le début de la conquête en Algérie, le travail de fertilisation des terres effectué par la puissance coloniale française, occultant la violence qui a accompagné leur appropriation.
Les Utérus de mon Père Fatima Mazmouz (Maroc, *1974) 2016/2023 Création visuelle à partir d'une affiche coloniale, impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle Mucem, Marseille © ADAGP Cette œuvre se fonde sur une affiche coloniale éditée au Maroc en 1934, numérisée et retravaillée par l’artiste. Fatima Mazmouz y superpose deux trames d'utérus, symboles d’identité : certains, malades, renvoient à une identité altérée par l'histoire coloniale ; d'autres, sains, symbolisent le dépassement du seul héritage colonial au profit d’une identité multiple.
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Territoire exploité, paysage rêvé
L’appropriation des ressources des territoires colonisés par les nations européennes et leur exploitation économique constituent l’une des premières motivations des conquêtes en Afrique du Nord. En parallèle, les artistes et les ethnologues du 19e et du début du 20e siècle donnent des campagnes algériennes ou marocaines l’image d’espaces intouchés par la modernité, idéalisés comme conservatoire de modes de vie et de pratiques ‘ancestrales’, tel le pastoralisme. Dans la vitrine « Algérie » du musée d’Ethnographie du Trocadéro à Paris, des outils agricoles autochtones sont, vers 1900, disposés sous la forme d’un trophée de guerre. Cela témoigne de la double approche des puissances coloniales - exploiter et conserver -, ainsi que des liens forts qui existent, au tournant du 20e siècle, entre musée, ethnographie et colonisation.
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Accrochage consacré à l’Algérie dans la « salle d’Afrique » du musée d’Ethnographie du Trocadéro, à Paris, vers 1900
1900-1934, Paris, France Reproduction d'une photographie de Louis Lanièpce. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris Dans cet accrochage de l'un des musées ayant précédé le Mucem, des outils donnés par le Gouvernement général d'Algérie sont disposés en éventail, évoquant les mises en scène de trophées de guerre. Une sculpture antiquisante évoque la « mission civilisatrice » qui serait celle de la France dans les colonies, renforçant le message de la propagande impériale.
Fourche dite ferka 19e siècle (avant 1891), Algérie ou Tunisie Bois d’olivier. Pelle 19e siècle (avant 1891), Algérie ou Tunisie. Bois Plat 19e siècle (avant 1891), Algérie ou Tunisie Fibres végétales, vannerie tressée. Plat creux 19e siècle (avant 1891), Algérie ou Tunisie Bois. Paire de crotales dites qarâqib. Fin du 19e siècle, Algérie. Métal. Coupe sur pied Fin du 19e siècle, Tunisie. Bios Panier 19e siècle (avant 1889), Maghreb Vannerie à partir de fibres végétales (alfa) Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris
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Cape de berger dite akhnif
Vers 1875-1925, Maroc Laine tissée Mucem, Marseille
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A la recherche dîme identité méditerranéenne
Aux 19e et 20e siècles, artistes et ethnologues arpentent le bassin méditerranéen à la recherche d’authenticité, de folklore et de traditions. Ils s’efforcent de sauvegarder les témoignages de la diversité humaine qu’ils y découvrent en faisant le portrait des habitants et en collectant des objets, dont des parures et des vêtements. Leurs démarches contribuent à créer des ‘types’, par la suite utilisés comme sous-ensembles au sein des classifications raciales, qui ont imprégné un certain imaginaire européen et nourri le racisme. La galerie d’anthropologie du musée de l’Homme, qui succède en 1937 au musée d’Ethnographie du Trocadéro, hérite à la fois de cet intérêt pour la diversité humaine et de ces tentatives de classer l’humanité. Si ses concepteurs nient l’existence d’une hiérarchie entre les populations, ils continuent d’utiliser à des fins scientifiques la notion de ‘race’, qui sera complètement remise en question à la suite de la Seconde Guerre mondiale.
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Ouled Naïl de Biskra
Maurice Bompard (France, 1857-1935) 1898, Biskra, Algérie Huile sur toile Musée Denys-Puech, Rodez.
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Ouled Naïls à Ghardaïa
Marius de Buzon (France, 1879-Algérie, 1958) 1re moitié du 20e siècle, Algérie Huile sur toile Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole © ADAGP Marius de Buzon s’inscrit dans la longue tradition de la peinture orientaliste. Dans le sillage de la colonisation du sud et de l’est de la Méditerranée au 19e siècle, l’orientalisme participe à la diffusion d’une vision fantasmée d’un Orient flou et indéterminé. Certains artistes, qui voyagent sur ie terrain, livrent toutefois une image précise des réalités matérielles qu’ils observent.
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Buste de femme berbère
Joseph Le Guluche (France, 1849-1915) 1896, L’Isle-Adam, France Terre culte polychromée Musée d’Art et d’Histoire Louis Senlecq, L’Isle-Adam.
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Types algériens. Femmes des Ouled Naïls à Biskra
Début du 20e siècle Tirage photographique moderne Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole
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Mariage kabyle
Marius de Buzon (France, 1879 - Algérie, 1958) 1935, Algérie Huile sur toile Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole © ADAGP
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La Danseuse rouge
Alfred Dabat (Algérie, 1869 - France, 1935) Avant 1913 Huile sur toile Musée d'Orsay, Paris
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Affiche touristique représentant une Ouled Naïl
Roger Jouanneau, « Irriera » (France, 1884-1957) Imprimerie Baconnier 1930, Alger, Algérie Reproduction d’une affiche Mucem, Marseille Cette affiche touristique fait la publicité des régions du sud de l’Algérie en sollicitant l’image des « danseuses-prostituées » des régions de Biskra et de Bou Saâda, dites « Ouled Naïl », en référence au groupe de tribus dont elles sont issues. Abondamment décrites et représentées par les artistes dès le 19e siècle, ces danseuses ont été réduites à un stéréotype érotique.
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Bou-Saâda. Danseuses Ouled Naïls
Imprimerie Baconnier Années 1930 Reproduction d’une affiche Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole.
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Amulette dite kokko
Avant 1983. Orgosolo, Italie Argent, corail, pierre Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d’histoire naturelle (collection d’ethnologie d'Europe), Paris.
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Amulette/cure-dent/cure-oreille dit spuligadente
Collecté par Thérèse Rivière en Sardaigne Avant 1933, Nuoro, Italie Argent, corail, pâte de verre Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d'histoire naturelle (collection d’ethnologie d'Europe), Paris
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Collier dit gutturada
Avant 1963, Oliena, Italie Corail, argent Mucem, Marseille, dépôt du Muséum national d’histoire naturelle (collection d’ethnologie d'Europe), Paris.
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Tête d’Italienne
Gustave Boulanger (France, 1824-1888) 1854, Rome, Italie Huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Valenciennes Avant de l’être par les anthropologues, les ‘types physiques’ sont étudiés par les peintres et sculpteurs, soucieux d’exactitude anatomique. Des artistes comme Guillaume Bodinier et Gustave Boulanger se livrent ainsi à des études minutieuses de femmes italiennes, afin de garantir l'authenticité des scènes qu’ils dépeignent.
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Etude d’une tête de femme vue de dos
Guillaume Bodinier (France, 1795-1872) Août 1824, Capri, Italie Huile sur carton Collections des musées d’Angers
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Buste de Mauresque d’Alger chantant.
Charles Cordier (France, 1827 – Algérie, 1905). 1856. Marbre sculpté. Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole. Une partie importante de l’œuvre du sculpteur Chartes Cordier est constituée de bustes mettant en avant la diversité et « exotisme » des populations méditerranéennes, en plein mouvement orientaliste. L’artiste voyage en Italie, en Algérie, en Grèce, en Égypte, pays dont il représente la spécificité des « types physiques », mais aussi des costumes et des parures.
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Buste de Mauresque d’Alger chantant.
Charles Cordier (France, 1827 – Algérie, 1905). 1856. Marbre sculpté. Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole. Une partie importante de l’œuvre du sculpteur Chartes Cordier est constituée de bustes mettant en avant la diversité et « exotisme » des populations méditerranéennes, en plein mouvement orientaliste. L’artiste voyage en Italie, en Algérie, en Grèce, en Égypte, pays dont il représente la spécificité des « types physiques », mais aussi des costumes et des parures.
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Buste de Mauresque d’Alger chantant.
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Pectoral ou fibule dit tabzimt
1re moitié du 20e siècle, Kabylie, Algérie Argent, émail, corail Mucem, Marseille (don Jacqueline Terrer) Par leur abondance et leur diversité, les bijoux traditionnels d’Afrique du Nord constituent l’un des éléments centraux de la parure féminine, lis participent, dans le travail des artistes et des ethnologues, à la caractérisation de « types », sous-ensembles de classifications raciales désormais obsolètes et considérées comme racistes. Aujourd’hui moins portés, beaucoup de ces bijoux sont détruits pour récupérer le métal qui les constitue, tandis que d’autres sont acquis par collectionneurs et musées.
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Bracelet
1re moitié du 20e siècle, Kabylie, Algérie Argent Mucem, Marseille (don Jacqueline Terrer) Par leur abondance et leur diversité, les bijoux traditionnels d’Afrique du Nord constituent l’un des éléments centraux de la parure féminine, lis participent, dans le travail des artistes et des ethnologues, à la caractérisation de « types », sous-ensembles de classifications raciales désormais obsolètes et considérées comme racistes. Aujourd’hui moins portés, beaucoup de ces bijoux sont détruits pour récupérer le métal qui les constitue, tandis que d’autres sont acquis par collectionneurs et musées.
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Collier dit azrar
1re moitié du 20e siècle, Kabylie, Algérie Argent, émail, corail Mucem, Marseille (don Jacqueline Terrer) Par leur abondance et leur diversité, les bijoux traditionnels d’Afrique du Nord constituent l’un des éléments centraux de la parure féminine, lis participent, dans le travail des artistes et des ethnologues, à la caractérisation de « types », sous-ensembles de classifications raciales désormais obsolètes et considérées comme racistes. Aujourd’hui moins portés, beaucoup de ces bijoux sont détruits pour récupérer le métal qui les constitue, tandis que d’autres sont acquis par collectionneurs et musées.
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Un exemple de savoir-faire : la céramique berbère.
En Kabylie, dans le nord de l'Algérie, l'artisanat de la céramique était pratiqué par les femmes. Elle se transmettait les savoir-faire de génération en génération. Les formes des céramiques, et plus encore leurs ornements géométriques, sont caractéristiques. Les décors triangulaires sont considérés comme des représentations stylisées d'humains, d'animaux et d'objets, porteur d'une forte dimension symbolique. Ces céramiques ont particulièrement intéressé et intéressent encore les collectionneurs, les artistes, les scientifiques et les musées.
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La céramique berbère
Lampe à huile dite mesbah 1re moitié du 20e siècle, Grande Kabylie, Algérie
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La céramique berbère
Cruche Milieu du 20e siècle, Jijel, Petite Kabylie, Algérie Terre cuite
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La céramique berbère
Grande jarre à quatre anses Milieu du 20e siècle, Jijel, Petite Kabylie, Algérie Jarre Milieu du 20e siècle, Jijel, Petite Kabylie, Algérie
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La céramique berbère
Jarre Milieu du 20e siècle, Jijel, Petite Kabylie, Algérie
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Mucem, MarseilleSculpture pour tremblement de terre n°3
Théo Mercier (France,*1984) 2019 Céramique, œuf évidé, structure métallique Courtesy de l’artiste et mor charpentier, Paris Cette sculpture, présentée comme un élément de décor flottant au mur, est composée d'un empilement de poteries artisanales achetées ou collectées dans les rues de Mexico. En équilibre précaire, le fragilité de cet assemblage aux allures de totem est exacerbée per l'œuf évidé placé à son sommet
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La collecte des savoir-faire traditionnels : le tissage
Pour les artistes comme pour les ethnologues, l’artisanat rural constitue un conservatoire de savoir-faire authentiques à collecter et à archiver. Les ethnologues portent une attention particulière aux gestes des tisseuses et aux outils qu’elles utilisent, comme le montre la vitrine du musée de l’Homme consacrée au tissage dans l’Aurès, en Algérie. Les photographies de terrain, qui y sont présentées en lien avec des objets, permettent de conserver et de donner à voir une trace de ces gestes et de leur succession. Les tisseuses de l’ensemble du bassin méditerranéen, de l’Algérie à l’Italie, inspirent également des artistes : elles apparaissent comme de modernes Pénélope, tissant un voile en attendant Ulysse.
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Les Fileuses
Antoine Gadan (France, 1854-Algérie, 1934) Entre 1881 et 1934, Algérie Huile sur toile Mucem, Marseille Cette scène pittoresque présente les activités quotidiennes menées dans une maison traditionnelle du Sud algérien : cuisson du repas, tissage. Les objets domestiques, comme le lit-berceau suspendu, le métier à tisser ou le tamis à couscous, sont reproduits avec une minutie presque ethnographique par le peintre, dont la plupart des œuvres sont destinées à des colons français ayant un goût pour l'« exotisme ».
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Femmes de Picinisco tissant
Alfred de Curzon (France, 1820-1895) Entre 1852 et 1857 Huile sur toile Musée des Beaux-Arts, Marseille Avant d'intéresser les peintres orientalistes, les tisseuses ont fait l'objet de nombreuses représentations pittoresques par les artistes se rendant en Italie. Elles constituent une incarnation du peuple. Dans une démarche quasi ethnographique, Alfred de Curzon a représenté avec attention leurs costumes et le décor simple de la pièce où elles se trouvent.
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Tisseuses à Bou Saâda
Gustave Guillaumet (France, 1840 - 1887) Années 1880 Huile sur toile Musée d’Orsay, Paris Gustave Guillaumet se rend dans les années 1880 dans le sud de l’Algérie à la recherche de modes de vie et de savoir-faire «authentiques». Il s’intéresse tout particulièrement au tissage, pratiqué par les femmes dans les maisons de
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Jeune fille de Bou Saâda
Louis-Ernest Barrias (France, 1841 - 1905), (sculpteur), fonderie SusseVers 1890, Paris, France Fonte en bronze et marbre polychrome Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole Le sculpteur Louis-Ernest Barrias a réalisé une première version de cette statuette représentant une fileuse grecque. Pour rendre hommage au peintre Gustave Guillaumet, son ami défunt, l'artiste a fait évoluer cette fileuse en reprenant le motif orientaliste des femmes de Bou Saâda, très prisé par Guillaumet.
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La collecte des savoir-faire traditionnels : la céramique
En Afrique du Nord, les artistes européens comptent au 19e siècle parmi les premiers collecteurs et promoteurs de l’artisanat vernaculaire, fascinés par un art nouveau è leurs yeux. Leurs voyages dans les pays colonisés, où ils accompagnent souvent les militaires, sont l’occasion de découvrir un répertoire de formes, de motifs et de couleurs inédit, qu’ils s’approprient et qui devient pour eux une source d’inspiration. En Europe, les transformations sociales et économiques liées à la modernité conduisent à un intérêt renouvelé pour ces créations, au premier rang desquelles la céramique, face à l’industrialisation et au risque d’uniformisation des 'arts indigènes’. Tout autour de la Méditerranée, les gestes et les techniques sont étudiés, les objets sont acquis par les musées afin de conserver un patrimoine voué à disparaître.
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Céramiques kabyles
Début du 20e siècle, Grande Kabylie, Algérie. Terre cuite. Mucem, Marseille Avec leurs formes et leurs motifs, les céramiques kabyles suscitent l’intérêt des ethnologues et des collectionneurs, puis des touristes. L’intérêt porté à l’artisanat traditionnel participe à transformer au cours du 20e siècle l’art de la céramique en produit commercial.
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Femmes des provinces d’Espagne
Planches de Las mujeres españolas, portuguesas y americanas. (Les femmes espagnoles, portugaises et américaines) Magin Pujadas (Espagne, ? - 1915) 1872. Espagne. Estampes. Mucem, Marseille
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Scène de la vie arabe : la poterie à El Kantara (Algérie)
Charles Landelle (France, 1821-1908) 1891, France Huile sur toile Musée de Laval.
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Tamaroud-Kabylie
Jules Migonney (France, 1876-1929) 1910, Tamaghoucht, Algérie Huile sur toile. Mucem, Marseille En 1910, le peintre français Jules Migonney s’installe au cœur de l’Aurès dans le village isolé de Tamaghoucht II y dépeint le quotidien et les savoir-faire des populations kabyles, connues notamment pour leur artisanat céramique. Sur cette toile, il représente de manière presque ethnographique chaque étape de la fabrication des poteries.
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Porteur d’eau
Joseph Le Guluche (France, 1849-1915) Fin du 19e siècle, L’Isle-Adam, France Terre cuite estampée, polychromée et patinée Mucem, Marseille À la fin du 19e siècle, le sculpteur Joseph Le Guluche crée des modèles pour des sculptures produites en série, diffusées en nombre pour décorer les intérieurs de foyers en France. Les personnages « orientalistes » comme ces porteurs d’eau font partie de ses thèmes de prédilection. Ils participent à la diffusion d’un imaginaire et de stéréotypes.
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Porteuse d’eau
Joseph Le Guluche (France, 1849-1915) Fin du 19e siècle, L’Isle-Adam, France Terre cuite estampée, polychromée et patinée Mucem, Marseille À la fin du 19e siècle, le sculpteur Joseph Le Guluche crée des modèles pour des sculptures produites en série, diffusées en nombre pour décorer les intérieurs de foyers en France. Les personnages « orientalistes » comme ces porteurs d’eau font partie de ses thèmes de prédilection. Ils participent à la diffusion d’un imaginaire et de stéréotypes.
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Céramiques kabyles
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Céramiques kabyles
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Céramiques kabyles
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Céramiques kabyles
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Céramiques kabyles
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Peigne à tasser pour le tissage de tapis 20e siècle, Haut et Moyen Atlas, Maroc. Fer, bois Mucem, Marseille
Peigne pour tasser la laine 1er-3ème quart du 20e siècle, Sfax, Tunisie. Fer, bois Mucem, Marseille
Peigne à tasser pour le tissage de tapis 20e siècle, Haut et Moyen Atlas, Maroc Fer, bois. Mucem, Marseille
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Peigne à tasser pour le tissage de tapis
20e siècle, Haut et Moyen Atlas, Maroc. Fer, bois Mucem, MarseillePeigne à tasser pour le tissage de tapis 20e siècle, Haut et Moyen Atlas, Maroc. Fer, bois Mucem, Marseille
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Peigne pour tasser la laine
1er-3ème quart du 20e siècle, Sfax, Tunisie. Fer, bois Mucem, Marseille
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Peigne à tasser pour le tissage de tapis
20e siècle, Haut et Moyen Atlas, Maroc Fer, bois. Mucem, Marseille
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Peigne dit amsed
Mission Thérèse Rivière et Germaine Tillion dans l’Aurès, 1934-1937 Début du 20e siècle, Monts d’Aurès, Algérie. Bois, fer blanc Musée du quai Branly - Jacques Chirac., Paris.
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Maquette de métier à tisser avec fragments de tapis en cours d'exécution
Vers 1930, France ou Tunisie Bois, métal, coton Mucem, Marseille
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Paire de peignes utilisés pour le tissage des toiles de tente en poil de chèvre ou comme broche pour étirer les pièces tissées
20e siècle, Maroc. Fer poinçonné Mucem, Marseille
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Fuseau dit hasennar et quenouille dite tislqett
Mission Thérèse Rivière et Germaine Tillion dans l’Aurès, 1934-1937 Début du 20e siècle, Aurès, Algérie. Bois, laine Musée du quel Branly - Jacques Chirac, Paris.
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Tendeur servant au séchage des pièces tissées en laine dit addadat
20e siècle, Monts Siroua, Maroc Bois, métal Mucem, Marseille
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Ciseaux utilisés pour la tonte des moutons dits lemqess
Mohamed Haddadi (forgeron) Mission Thérèse Rivière et Germaine Tillion dans l’Aurès, 1934-1937 Début du 20e siècle, Région de Biskra, Algérie Fer forgé. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris
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Battoir à laine
Mission Thérèse Rivière et Germaine Tillion dans l’Aurès, 1934-1937 Début du 20e siècle, Monts d’Aurès, Algérie Bois (palmier) Musée du quai Braniy- Jacques Chirac, Paris
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Femmes des provinces d’Espagne.
Planches de Los mujeres espanolas, portuguesas y america [Les femmes espagnoles, portugaises et américaines] Magin Pujadas (Espagne, 7-1915) 1872, Espagne Estampes Mucem, Marseille.
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Coffre kabyle
Vers 1880, Algérie Bois gravé Mucem, Marseille Ce grand coffre domestique présente un décor géométrique gravé que l’on retrouve dans d’autres productions kabyles, comme la tapisserie, la poterie ou le cuir. Objet du patrimoine culturel algérien, doté d’une fonction symbolique, un coffre kabyle semblable est représenté dans l’Atelier d'Alger d’Albert Marquet.
Albert Marquet (France, 1875-1947) 1944, Algérie, Alger Fac-similé d’un dessin Mucem, Marseille, dépôt de Montpellier Méditerranée Métropole L’artiste peintre Albert Marquet est un voyageur infatigable, mais Alger sera pour lui un lieu de prédilection. C’est là qu’il rencontre Marcelle, une femme pied-noir qu’il épouse en 1923. Pendant près de vingt ans, il s’y rend chaque année en hiver, embarquant de Marseille ou traversant l’Espagne et le Maroc en voiture. Il passe la Seconde Guerre mondiale en Algérie à peindre et à aider la Résistance.
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Dans l’atelier des artistes
Les musées ne sont pas les seuls à constituer des collections d’objets ethnographiques : certains artistes les affectionnent également et s’en entourent, parfois à la suite de leurs voyages. Choisis pour leurs formes, leurs couleurs, leurs matériaux inhabituels, ces objets peuplent leurs lieux de vie et de travail. Ils nourrissent leur création, de manière directe en s’intégrant dans des natures mortes ou des vues d’atelier, ou de manière plus diffuse, renouvelant leur langage formel par leur nouveauté et leurs caractéristiques inhabituelles. C’est le cas de la peintre Louise-Marie Peyre, née à Alger en 1897, formée à Avignon et à Tunis, qui constitue sa collection au cours de ses voyages en Méditerranée. Musées et artistes sont au cœur de ces phénomènes d’hybridation, qu’ils soient aujourd’hui valorisés comme du métissage, ou critiqués comme de l’appropriation culturelle.
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Mobilier et objets ayant appartenu à Louise-Marie Peyre 19e siècle -1re moitié du 20e siècle, Tunisie Mucem, Marseille L’artiste peintre voyageuse Louise-Marie Peyre (Algérie, 1897- France, 1975) s’entoure dans son atelier d’objets et de ses créations, qui montrent son goût pour l’artisanat (ébénisterie, dinanderie, textiles, etc.) et l’influence de celui-ci dans sa production artistique. Depuis sa résidence dans le quartier de Salammbô à Tunis, elle voyage dans l’ensemble du bassin méditerranéen avec ces carnets à spirales dans lesquels elle traduit la vie quotidienne, les paysages, les costumes ou l’architecture, témoignages de la fascination durable exercée sur les artistes par ce monde à la fois proche et ‘exotique’.
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Carnet de croquis, voyage en Algérie Louise-Marie Peyre 20e siècle, Algérie Aquarelle sur papier Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Mobilier et objets ayant appartenu à Louise-Marie Peyre 19e siècle -1re moitié du 20e siècle, Tunisie Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Mobilier et objets ayant appartenu à Louise-Marie Peyre 19e siècle -1re moitié du 20e siècle, Tunisie Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Feuillets de l’album Carnet de voyage en Tunisie Louise-Marie Peyre (Algérie, 1897- France, 1975) 1953, Tunisie Encre et aquarelle sur papier Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Cortège de circoncision, copie d’après Gustave-Henri (dit Abdul Karim) Jossot Louise-Marie Peyre 20e siècle Huile sur bois Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Mobilier et objets ayant appartenu à Louise-Marie Peyre 19e siècle -1re moitié du 20e siècle, Tunisie Mucem, Marseille
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L’atelier de Louise-Marie Peyre
Mobilier et objets ayant appartenu à Louise-Marie Peyre 19e siècle -1re moitié du 20e siècle, Tunisie Mucem, Marseille
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Carte blanche à Théo Mercier
Dans ses œuvres, Théo Mercier analyse la manière dont nos héritages visuels et culturels se sont sédimentés au fil de l’histoire, afin d’en faire remonter d’harmonieuses contradictions. À l’invitation de l’équipe des commissaires de l’exposition, il s’est infiltré dans le processus de réalisation de cette exposition et dans les réserves du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) et du DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines). Cette carte blanche propose un ensemble d’œuvres disposées au fil du parcours qui interroge la notion de « Méditerranées » à partir de fragments et d’objets éclectiques. L’artiste questionne les canons esthétiques qui ont longtemps prévalu et le rôle du musée dans la fabrique du patrimoine. Les musées créent de nouveaux rapports aux objets, les déplacent, et c’est aussi ce que fait Théo Mercier ici. En remployant, en assemblant, en hybridant des objets anciens, des matériaux collectés et du matériel d’exposition, il invite à imaginer d’autres formes, histoires et circulations possibles.
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Marée blanche
Théo Mercier (France, *1984) 2021-2024 Onyx blanc, vitrine Réalisation en collaboration avec Felipe Ortega et son équipe Courtesy de l’artiste et mor charpentier, Paris Ce ne sont pas toujours des trésors antiques que les archéologues exhument des fonds marins. Ces sculptures en onyx imitent des déchets qu’un plongeur sous-marin aurait pu ramener à terre. Est-il possible de les imaginer un jour muséifiés ? Les enjeux patrimoniaux, nombreux en Méditerranée, coexistent avec d’autres, écologiques et humains, auxquels il est urgent de répondre.
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Tell me a scorie
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Matériaux mixtes montés sur inox Réalisation en collaboration avec Étienne Marc et Rémi Gaubert Production Mucem 2024 Quels discours, quelles histoires fait-on porter par les objets ? Il arrive que des fragments épars soutiennent des récits fondateurs teintés d’idéologie. Mais combien d’histoires nouvelles peuvent naître, si l’on prend simplement la peine d’envisager ces mêmes objets dans d’autres constellations ? C’est une poétique combinatoire que Théo Mercier propose pour redécouvrir nos patrimoines.
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Tell me a scorie
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Matériaux mixtes montés sur inox Réalisation en collaboration avec Étienne Marc et Rémi Gaubert Production Mucem 2024 Quels discours, quelles histoires fait-on porter par les objets ? Il arrive que des fragments épars soutiennent des récits fondateurs teintés d’idéologie. Mais combien d’histoires nouvelles peuvent naître, si l’on prend simplement la peine d’envisager ces mêmes objets dans d’autres constellations ? C’est une poétique combinatoire que Théo Mercier propose pour redécouvrir nos patrimoines.
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Tell me a scorie
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Matériaux mixtes montés sur inox Réalisation en collaboration avec Étienne Marc et Rémi Gaubert Production Mucem 2024 Quels discours, quelles histoires fait-on porter par les objets ? Il arrive que des fragments épars soutiennent des récits fondateurs teintés d’idéologie. Mais combien d’histoires nouvelles peuvent naître, si l’on prend simplement la peine d’envisager ces mêmes objets dans d’autres constellations ? C’est une poétique combinatoire que Théo Mercier propose pour redécouvrir nos patrimoines.
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Tell me a scorie
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Matériaux mixtes montés sur inox Réalisation en collaboration avec Étienne Marc et Rémi Gaubert Production Mucem 2024 Quels discours, quelles histoires fait-on porter par les objets ? Il arrive que des fragments épars soutiennent des récits fondateurs teintés d’idéologie. Mais combien d’histoires nouvelles peuvent naître, si l’on prend simplement la peine d’envisager ces mêmes objets dans d’autres constellations ? C’est une poétique combinatoire que Théo Mercier propose pour redécouvrir nos patrimoines.
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Tell me a scorie
Théo Mercier (France, *1984) 2024 Matériaux mixtes montés sur inox Réalisation en collaboration avec Étienne Marc et Rémi Gaubert Production Mucem 2024 Quels discours, quelles histoires fait-on porter par les objets ? Il arrive que des fragments épars soutiennent des récits fondateurs teintés d’idéologie. Mais combien d’histoires nouvelles peuvent naître, si l’on prend simplement la peine d’envisager ces mêmes objets dans d’autres constellations ? C’est une poétique combinatoire que Théo Mercier propose pour redécouvrir nos patrimoines.
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