Vieille Charité : Exposition Picasso
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Le Repas frugal 1904 Eau-forte sur vélin Van Gelder Picasso n’a que 23 ans lorsqu’il réalise le repas frugal. L’épreuve fait partie de la suite des Saltimbanques, de quinze eaux-fortes et pointes sèches. «En unissant un aveugle qui cherche réconfort auprès de sa compagne devant un repas réduit au pain et au vin, Picasso résume l’humanité de la Période bleue en la dépassant dans un dessin proprement génial et une gravure où taille douce et contre-taille sont d’une finesse étonnante » écrit Pierre Daix à propos de cette estampe.
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Arlequin, enfant et chien. 1905. Lithographies en couleurs de Jacques Villon (1875-1963) d’après une gouache originale de Picasso conservées au MOA, New York.
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Maternité. 1901 Lithographie en couleurs de Jacques Villon (1875-1963) d’après une œuvre originale de Picasso. Cette œuvre a été réalisée pendant la période bleue de Picasso grandement affecté par le suicide de son ami Casagemas en 1901. Il a ensuite produit une série de peinture dans des tons bleus mélancoliques influencée par ses visites régulières dans une prison-hôpital pour femmes à Paris, dont beaucoup avaient des nouveau-nés ou de jeunes enfants. La misère de ces femmes semble avoir trouvé un écho auprès de l’artiste. La pose de la figure dans ce tableau, le visage tourné vers le spectateur, suggère sa souffrance et sa hon
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Grande Baigneuse 1921-1922 Huile sur toile Paris, musée de l’Orangerie, collection Jean Walter et Paul Guillaume Parallèlement aux mouvements d’avant-garde se développant à la fin de la décennie 1910 et au début des années 1920, Picasso comme d’autres artistes a participé de ce mouvement que l’on a dénommé « le retour à l’ordre » en raison de l’aspect classicisant de leurs compositions. Avec ce tableau de grande dimension, Picasso représente un nu féminin assis monumental. Ce personnage aux proportions massives et sculpturales, ainsi que la présence du drapé, rappelle les canons de l’Antiquité tout en les exagérant. Outre l’antiquité grecque et romaine, Picasso a également regardé les maîtres du passé et notamment Jean-Auguste Dominique Ingres et Auguste Renoir.
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Deux baigneuses. 1920. Gouache, pastel, craie et sanguines sur papier.
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Deux femmes courant sur la plage (La Course) Été 1921 Gouache sur contreplaqué Pais, Musée national Picasso-Paris Dation Pablo Pisasso 1979 Les fréquents séjours de Picasso au bord de ta mer et le spectacle des jeux nautiques des femmes sur la plage offrent à Picasso de nouveaux terrains d’étude de l’anatomie. C’est au cours de l’été 1922 à Dinard avec Olga et leur fils Paul qu’il réalise La Course, modèle pour le rideau de scène du ballet Le Train bleu. Le mouvement joyeux et enthousiaste des deux figures à la chevelure emportée par le vent fait contraste avec la monumentalité exacerbée des personnages aux proportions lourdes et irrégulières.
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Olga au col de fourrure. 1923. Huile sur toile Dans de nombreux portraits d’Olga, Picasso s’inspire des représentations féminines du peintre Jean Auguste Dominique Ingres. La figure rappelle également la statuaire quantique, avec ses formes stylisées et simplifiées, le visage sans pupille ne montrant aucune émotion, comme si le modèle était pétrifié dans le blanc. Ce manque d'émotion est une preuve de l’éloignement sentimental de Picasso. La maîtrise parfaite de la ligne qui a la fois contraste et s’accorde avec la matière épaisse de la peinture, montre sa virtuosité artistique.
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Grande Baigneuse 26 mai 1929 Huile sur toile Paris, Musée national Picasso-Paris Dation Pablo Picasso, 1979.
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Figures au bord de la mer 12 janvier 1931 Huile sur toile Paris, Musée national Picasso-Paris Dation Pablo Picasso, 1979. MP131 En 1927, Picasso croise le chemin de Marie-Thérèse Walther et cet événement inaugure une phase d'inspiration nouvelle. Il puise dans cette rencontre les sources d'un vocabulaire plastique totalement différent. Cette jeune muse blonde et athlétique est à l'origine de silhouettes fantaisistes aux formes voluptueuses et sculpturales. En 1931, la sculpture est au centre de la création de l'artiste en partie grâce à l'achat de la propriété de Boisgeloup en Normandie. L'épuration des formes, les corps à la fois entremêlés et morcelés, l'érotisme puissant qui s'en dégage, font de cette composition complexe une peinture onirique, évocatrice d'un accouplement étrange.
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Femme qui pleure 1937 Huile sur toile Riehen/Bâle, Fondation Beyeler, collection Beyeler L'une des pires atrocités de la guerre civile espagnole a été le bombardement de la ville basque de Guernica le 26 avril 1937 par l'armée de l'air allemande, apportant son soutien aux forces nationalistes du général Franco. Picasso réagit au massacre en peignant la grande peinture murale de Guernica qu'il présente au Pavillon espagnol de l'Exposition Internationale de 1937 à Paris. Pendant des mois, il réalise des peintures subsidiaires à partir de l'une des figures, une femme en pleurs tenant son enfant mort, dont les traits sont ceux de son amante Dora Maar. Comme l’explique lui-même Picasso à l’époque : « Dora Maar est une femme qui pleure. Pendant des années, je l'ai peinte en formes torturées, non par sadisme ou par plaisir, c'était la réalité profonde de Dora ».
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Marie-Thérèse au béret rouge et au col de fourrure 5 décembre 1937 Huile sur toile Arora Collection
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Le Chapeau à fleurs (Buste de femme) 10 avril 1940 Huile sur toile Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne Centre de création industrielle Donation de Louise et Michel Leiris
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Le Baiser 30 décembre 1943 Huile sur papier Paris, Musée national Picasso-Paris, en dépôt au musée Cantini, Marseille Dation Jacqueline Picasso, 1990.
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Le Baiser 30 décembre 1943 Huile sur papier Paris, Musée national Picasso-Paris, en dépôt au musée Cantini, Marseille Dation Jacqueline Picasso, 1990.
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Tête de faune gris 8 septembre 1946 Huile et graphite sur vélin d’Arches Antibes, musée Picasso.
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Le Centaure et le Navire 9 octobre 1946 Peinture oléorésineuse et fusain sur papier marouflé sur toile Antibes, musée Picasso
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Nature morte aux deux poulpes et aux deux seiches 1946 Peinture oléorésineuse et fusain sur toile réutilisée Antibes, musée Picasso Après sa rencontre avec Françoise Gilot en 1943, Picasso, alors âgé de 62 ans, délaisse son costume de Minotaure pour celui du faune méditerranéen. Invité à Antibes en 1946 par Romual Dor de la Souchène, conservateur du musée archéologique de la ville, il installe son atelier au château Grimaldi, futur musée Picasso. Avec de la peinture industrielle comme celle que les pêcheurs utilisent pour peindre les bateaux, il réalise soixante-dix peintures sur des toiles récupérées, des plaques de fibrociment ou de contreplaqué. Il renoue ainsi avec le genre de la nature morte, mais sur un mode ouvertement méditerranéen mêlant oursins, seiches et poulpes, et renouant avec l’esthétique dionysiaque.
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L’Enlèvement des Sabines 8 novembre 1962 Huile sur toile Paris, Centre Pompidou, musée national moderne - Centre de création industrielle Don de M. Daniel-Henry Kahnweiler, 1964 Thème récurrent de la peinture classique, L’enlèvement des Sabines se déroule au début de l’histoire de Rome, peu après sa fondation par Romulus. Cherchant des femmes pour fonder leurs familles, les Romains combattent leurs voisins sabins qui refusent d’autoriser leurs femmes à les épouser. Le 24 octobre 1962 Picasso peint ce thème dix jours après que des avions de reconnaissance américains aient enregistré la construction de bases de missiles soviétiques à Cuba. Dans ses peintures historiques les événements contemporains se reflètent à travers le filtre de la mythologie classique en dialogue avec les maîtres de la peinture française Nicolas Poussin et Jacques-Louis David.
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Femme et jeune garçon nus 1969 Crayons de couleurs, encre et lavis sur vélin ivoire légèrement texturé.
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Femme au tambourin 1925 Huile sur toile Paris, musée de l’Orangerie, collection jean Walter et Paul Guillaume Cette femme alanguie sur des coussins n’est pas sans rappeler les odalisques que réalise Henri Matisse à la même époque. Mais, outre le thème de l’odalisque et l'emploi des couleurs, le traitement singulier de la femme au tambourin diffère de la manière de Matisse. Ici formes et couleurs sont souvent dissociées. Picasso n’hésite pas non plus à racler la peinture fraîche pour dessiner en creux dans des zones sombres en laissant apparaître la réserve de la toile.
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Huile sur toile Hartford, Wadsworth Atheneum Muséum of Art Don de la Carey Walker Foundation Au fil des versions peintes sur toile de A à O, Picasso change le nombre des personnages, leurs positions, renversant sur le dos la femme assise pour en faire un nu couché. Tantôt les formes féminines sont toutes en rondeur et arabesque, tantôt il contraint les corps dans des formes rigoureuses et anguleuses. Les harmonies chatoyantes de rouge, bleu et jaune vif sont une concession à l’Orient et surtout un hommage à Matisse : « En somme pourquoi est-ce que l'on n'hériterait pas de ses amis » dit-il à Kahnweiler. D’une scène d’intérieur secrète et langoureuse, il fait une scène dynamique d'un érotisme joyeux. L’unité, dans cette profusion, est créée par le quadrillage décoratif de céramiques.
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Les Femmes d'Alger, d’après Delacroix - variation E 1955 Huile sur toile San Francisco, San Francisco Muséum of Modem Art, Fisher Collection Don de Wilbur D. May.
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Femme nue au bonnet turc 1er décembre 1955 Huile sur toile Pans, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne - Centre de création industrielle, en dépôt depuis le 2 septembre 1998 au Musée national Picasso-Paris Donation de Louise et Michel Leiris, 1984 Picasso rencontre Jacqueline Roque en 1952, dans l'atelier de céramique Madoura, à Vallauris, où elle travaille comme vendeuse. Dès lors, le peintre n'aura de cesse de la représenter, sous toutes les coutures. Omniprésente sa silhouette est l'objet de toutes les expérimentations. Avec cette œuvre monumentale Picasso combine tous les styles qu’il a pu explorer par le passé. Le visage cubiste montre sur un même plan une face et un profil, doté d'un nez en «quart de brie» inspiré des masques africains. Les yeux cernés de noir dessinent un œil Oudjat prophylactique de l’Égypte ancienne. Le turban turc n’est pas sans rappeler les peintres orientalistes et la monumentalité du personnage nu réitère les expérimentations classiques, inspirées de la statuaire antique. Sa posture assise, jambes croisées, lui confère en revanche une expressivité brute, voire primitive, proche des figurines préhistoriques.
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Homme debout 19 septembre 1969 Huile sur toile Baden-Baden, Muséum Frieder Burda.
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Les Baigneurs : La Plongeuse, L'Homme aux mains jointes L'Homme-fontaine, L'Enfant, La Femme aux bras écartés, Le Jeune homme 1956 Bronze. Les Baigneurs est le seul groupe sculpté de l’œuvre de Picasso. Assemblées durant les mois d’août et septembre 1956, ces figures élancées sont créées à partir de planches de bois récupérées sur la plage de la Garoupe. Ce sont tour à tour des morceaux de caisse, des pieds de lit, des manches à balai ou bien des châssis de tableau, sur lesquels l’artiste peint et grave des indications anatomiques. Dès novembre de la même année, le groupe original, en bois, est tiré en bronze par la fonderie Valsuan. Une fois positionné, chaque personnage semble entamer une chorégraphie tout en obéissant à une mise en scène générale. On retrouve La Plongeuse, L’Homme aux mains jointes, mais aussi La Femme aux bras écartés ou encore L’Homme-fontaine. La disposition des personnages obéit à une véritable mise en scène, à laquelle Picasso réfléchit dans une série de dessins préparatoires. Comme l’atteste l'un de ces dessins, la version en bronze de l’ensemble sculpté Les Baigneurs était destinée à fonctionner comme une fontaine dans le jardin du collectionneur Daniel-Henry Kahnweiler. Les récentes restaurations réalisées pour l'exposition ont révélé que Picasso mena des essais pour activer le « pisseur », également baptisé par Kahnweiler « Manneken-Pis adulte ». La présentation exceptionnelle des Baigneurs a été réalisée dans le cadre d’un programme de restauration ambitieux mené par le Musée national Picasso-Paris et les Musées de Marseille.
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La Plongeuse
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La Plongeuse L'Homme aux mains jointes L’Homme-fontaine
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L’Homme-fontaine
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L'Enfant
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La Femme aux bras écarté
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Le Jeune homme
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