Malaucène.
Rue des pélerins. Il faut imaginer, encore au début du XXe siècle, les rues jonchées de rameaux de buis qu'on allait chercher dans les collines voisines. Arrosés par les effluents des fontaines et des éviers, enrichis par les fientes d'animaux, par les déchets ménagers et le contenu des pots de chambre (que, selon le Règlement de police de 1822, on ne pouvait vider qu'à partir de 10 heures du soir et à condition d'avoir crié «Gare l’eau !»), ces débris végétaux faisaient un excellent fumier. Mais comme c'était au détriment de l'hygiène publique, les municipalités prirent quelquefois des mesures limitatives : «A été statué que personne ne puisse faire du fumier dans les rues, encore moins y mettre du buis, depuis le premier jour du mois de mars jusqu'à la Toussaint» (Statuts municipaux de 1763). «Les dépôts de paille, buis et autres plantes propres à faire du fumier dans les rues et qui, en temps opportun, sont tolérés par la police à raison du bien que cela produit pour l'agriculture, ne pourront dans aucun temps être, mis en tas contre les murs des maisons.» (Règlement de 1822).